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Croissance…
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 03/05/2017 à 17:03

Croissance…

Croissance…

C’est finalement le maître mot de ce début d’année : la confirmation de l’accélération de la croissance. Une croissance dont le niveau est considéré comme insuffisant, mais une croissance qui rassure, d’autant qu’elle s’accompagne de l’éloignement du risque déflationniste. Plusieurs statistiques publiées cette semaine le démontrent : progressivement, l’économie mondiale va mieux . La mise à jour des perspectives économiques mondiales du FMI ont donné lieu à une légère révision en hausse de l’estimation de la croissance de la planète pour 2017 : +3,5 %. C’est la première fois depuis 2 ans que le FMI revoit à la hausse , même faiblement, son scénario macroéconomique : c’est bien sûr une bonne nouvelle. La confiance du consommateur en Europe est au plus haut depuis 2015, et depuis 2007 si on exclut le pic de 2015.

En France, nous avons déjà relevé le même phénomène il y a quelques semaines ; il peut sembler paradoxal face au « french baching », et à la montée des extrêmes au niveau politique. Pourtant, le moral du consommateur français est au beau fixe ; la situation réelle du marché de l’emploi y est probablement pour quelque chose, car si on exclut le chômage de longue durée, drame national contre lequel les politiques ont été jusque maintenant inefficaces, le taux de chômage réel les finalement bien plus bas qu’on ne l’annonce. Les français qui bénéficient d’un niveau de formation correct, ne sont pas confrontés au chômage. La forte hausse des intentions d’embauche des entreprises annoncée cette semaine concourt aussi, probablement, à l’optimisme de nos concitoyens.

En Chine, la croissance du premier trimestre a atteint 6,9% , alors que l’objectif gouvernemental est 6,5% pour 2017, et les anticipations, 6,8%. Même si les données de l’appareil statistique sont réputés moins fiables que ceux des pays développés, même si l’immobilier en surchauffe tire la croissance chinoise (hausse de 13,1% des mises en chantier, de 22,9% des ventes immobilières,…), la confirmation d’une croissance élevée en Chine est satisfaisante. Rappelons que près de 7% de croissance aujourd’hui en Chine apporte au monde plus de génération de PIB que 10 % de croissance il y a 10 ans… Aux USA, les toutes dernières statistiques montreraient, à l’opposé, un ralentissement . Les ventes de détail en mars ont affiché -0,2%, après -0,3% en février (chiffre révisé à la baisse). L’Empire State Index de la Fed de New-York a déçu, à 5,2 contre 16,4 le mois précédent, et une estimation de 15 par le consensus. La production manufacturière a baissé de 0,4% en mars. Ces données démontrent que l’économie des USA n’est pas en surchauffe ; il n’y a pas péril en la demeure, mais ces chiffres démontrent que la première économie mondiale continue à cheminer autour d’un taux de croissance de 2%, ce qui est satisfaisant.

Logiquement, les entreprises ont publié des résultats et des chiffres d’affaires significativement supérieurs aux anticipations faites par les analystes. Michelin a annoncé une hausse d’activité de 10%, LVMH, de 13%, Kering de plus de 20% : quasiment tous les indicateurs sont au vert pour une confirmation des prévisions du consensus, voire des révisions en forte hausse.

Cette croissance non inflationniste n’a pas créé de krach obligataire : les taux souverains ont globalement baissé d’une manière significative depuis les plus hauts observés il y a quelques semaines. L’inflation « core », hors les effets des composantes volatiles,  reste très faible, et la BCE est toujours là pour pousser les taux de marché vers le bas, grâce à la poursuite de son Quantitative Easing. Quant à la Fed, la hausse de taux est très progressive, et le dégonflement de son bilan se fera probablement, sur de nombreuses années,  par le non réinvestissement des remboursements par leurs émetteurs, des obligations détenues  (2500 milliards d’obligation d’état, 1800 milliards de MBS).

Si on rajoute à ce panorama, l’éloignement du risque politique avec la probable élection de M. Macron à la présidence de la république française, ainsi que l’assagissement de M. Trump, on comprend que les conditions de l’euphorie, dernière phase du cycle des actions, sont réunies.

La tentation est grande de participer à cette hausse ultime, qui pourrait porter l’indice CAC 40 au niveau de 5500 points, objectif que nous avions assigné début décembre 2016 au scénario « CROISSANCE », de sortie par le haut de la phase actuelle.

Mais la contrepartie de cet environnement devenu très favorable, est la persistance de risques aujourd’hui passés sous silence : la bulle financière chinoise, la fragilité du marché pétrolier, le risque politique toujours présent en zone €, les négociations du Brexit, le retard dans la normalisation monétaire qui doit être menée par la BCE, la surévaluation de tous les actifs : euro (taux de parité de pouvoir d’achat de plus de 1 ,2 contre $), actions (l’indice CAC Mid & Small affiche un PER pondéré de 21, et un PER moyen équipondéré de près de 19 fois le bénéfice prospectif), obligations, immobilier, sociétés non cotées…

En conséquence, les investisseurs qui acceptent un niveau de risque supérieur à la moyenne,  peuvent s’associer à l’euphorie en cours. Les autres attendront des conditions d’évaluation plus propices, et un environnement moins uniformément optimiste. Dans un environnement non inflationniste, l’investisseur ne doit pas forcément être toujours investi .

Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT SAS

2 commentaires

  • 04 mai 13:20

    Décidément.... Cercle des économistes, cercle des économistes atterés, cercle des économistes indépendants....Une manière probablement de tourner en rond dans l analyse. Ils feraient mieux d'analyser ce casino géant qu'est devenu l'économie mondiale, ce véritable cercle de jeux qui ne tourne pas rond.


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